23 avril 2024

EAS dénonce la spoliation du groupe EDF par l’État Français !

Une fois de plus le gouvernement a choisi de privilégier la concurrence d’EDF en augmentant le plafond de l’ARENH de 20 TWh. L’ARENH avait pourtant comme objectif de permettre aux fournisseurs alternatifs d’investir dans des moyens de productions afin de développer cette concurrence.

Alors que l’entreprise venait d’annoncer la prolongation de la fermeture de la centrale de Penly et réviser à la baisse ses objectifs de production, l’état lui enfonce la tête sous l’eau en lui faisant perdre 8 milliards d’euros.  Ainsi EDF va être obligé de vendre à 46,2 € le MWh de l’électricité achetée sur le marché, dont les prix se situent actuellement entre 200 et 300 €, pour plaire aux déclarations de campagne du président de la république indiquant que le prix de l’électricité n’augmentera pas de plus de 4%.

Alors qu’Électricité de France a été introduite en bourse au début de l’année 2006, à un cours de 32 EUR par action pour les particuliers et de 33 EUR pour les professionnels. L’action cotait 8,84 EUR vendredi soir, après avoir été suspendue de cotation à l’ouverture suivit d’une chute de 14,6 % sur la seule séance du jour.

La capitalisation de l’entreprise vient donc de fondre de près de 5 milliards d’euros et une recapitalisation va rapidement être d’actualité (encore la poche des contribuables). C’est donc le patrimoine industriel des Français qui vient à la rescousse de concurrents dont certains sont des entreprises étrangères : IBERDROLA (Espagne), ENI (Italie), ALPIQ (Suisse), OVO Energy et Bulb (Angleterre), Vattenfall (Suède), Mega Energie (Belgique), Barry (Finlande)…..

À la merci des choix de l’exécutif français, EDF a été obligé de suivre des choix politiques qui ont totalement déstabilisé son modèle économique (Emmanuel Macron impose en 2016 une décision précipitée d’investissement dans la construction de 2 EPR à Hinkley Point pour près de 25 milliards d’euros, fermeture arbitraire de la centrale de la centrale de Fessenheim, développement obligatoire de la concurrence par le biais de l’ARENH, choix tardif du nucléaire dans la politique énergétique de la France….).

Toutes ces décisions ont été prises au détriment des actionnaires minoritaires (y compris les actionnaires salariés qui détiennent 1 % du capital de l’entreprise) qui se sentent encore une fois spoliés alors que l’entreprise pouvait espérer redresser ses comptes, ruinant ainsi l’espoir d’un actionnariat salarié au cœur du projet d’entreprise, loin de la tradition gaullienne de participation. Ceux-ci n’ont que leurs yeux pour pleurer et se sentent floués par un actionnaire qui abuse de sa majorité et dont le manque d’anticipation est préjudiciable à la pérennité de l’entreprise.

Si une recapitalisation était organisée, elle diluerait une fois de plus les petits actionnaires, à moins de remettre de l’argent dans une entreprise à la merci du politique. En effet l’essence d’une cotation en bourse est de lever des fonds pour financer des projets. Des actionnaires individuels et institutionnels seraient-ils prêts à participer à une levée de fonds dans un projet qui sera, de toute façon, chaperonné par un Etat français dont la stratégie énergétique n’offre aucune visibilité sur le long terme.

EAS (EDF Actionnariat Salarié), seule association membre de la FAS (Fédération des Actionnaires Salariés) et gagnante des dernières élections au conseil de surveillance participera ce jour, aux côtés des organisations syndicales, à un bureau extraordinaire afin d’évoquer les actions possibles pour défendre les actionnaires salariés. Ensemble nous allons tout faire pour empêcher le gouvernement de mettre en application cette décision inique !